Guillaume Finck, Vice Président du Collège de Paris International, revient sur la genèse du projet d’Ascencia Middle East auprès du média News Tank.
« Avec la mise en place d’une franchise en 2018 via Ascencia, notre objectif était de pouvoir délivrer un programme à Dubaï – puis ailleurs – avec la même qualité qu’en France. À la rentrée 2021, ce sont au total 1 200 étudiants inscrits » dans les cursus proposés dans l’Émirat, indique Guillaume Finck, vice-président du Collège de Paris International.
Ce modèle « permet à un partenaire local de dispenser notre programme sous licence. Le coût de la scolarité est fixé par ce partenaire, qui encaisse les règlements. Il nous reverse ensuite des royalties, dont le montant se situe dans les standards du marché », poursuit Guillaume Finck.
« La difficulté a été dans un premier temps de trouver ces partenaires. Le prérequis, c’est qu’il s’agisse d’une école locale, reconnue par son État, qui forme de 200 à 2 000 étudiants. Grâce à cette alliance, nous leur offrons une reconnaissance à l’international grâce au diplôme, mais aussi l’intégration au réseau du Collège de Paris, qui est mondial ».
Il ajoute que « si Dubaï est le pays dans lequel notre modèle de franchise a le plus de succès, nous disposons désormais de 25 implantations dans une douzaine de pays, avec les programmes bachelor, MS (Mastère spécialisé) et DBA (Doctorate of Business Administration) de neuf de nos écoles, dont Ascencia, Ecema, l’école Conte, Keyce Academy, Keyce informatique, Keyce tourisme, Euclea, E2SE et Akalis ».
Guillaume Finck identifie deux leviers de croissance pour l’avenir pour ce modèle :
- « la duplication de notre modèle sur d’autres marchés, en Amérique centrale ou en Asie du sud-est par exemple ».
- « le déploiement de programmes issus de notre pôle art et culture, en nous appuyant sur d’autres partenaires ».
La franchise, une autre stratégie à l’international
« Comme toutes les écoles occidentales, nous avons compris que la croissance était à aller chercher dans des pays en voie de développement. La plupart des établissements ont déployé deux types de stratégie en :
- faisant venir les étudiants de ces pays dans leur propre établissement : mais cela exclut de facto des étudiants moins aisés et cela suppose d’avoir un visa
- ouvrant un campus sur place, avec des frais de scolarité français souvent non adaptés aux besoins du marché. Cela se transforme rapidement en campus d’accueil pour les étudiants français à la recherche d’une expérience internationale ».
« Nous avons fait le choix d’opter pour une autre solution, en délocalisant les programmes avec un partenaire local », déclare Guillaume Finck.
La majorité du recrutement du corps professoral « confié au partenaire »
Pour ce qui est du corps enseignant, le vice-président international indique que « la majorité du recrutement est confié au partenaire. Nous opérons ensuite “l’accréditation” de ces professeurs, c’est-à-dire que nous contrôlons leurs qualifications. Nous envoyons aussi nos professeurs, pas toujours français d’ailleurs. Dans le cadre des accords d’Abraham, nous avons par ailleurs été les premiers à envoyer un professeur israélien à Dubaï ».
Construire la crédibilité de la filière à Dubaï
Le démarrage de la filière à Dubaï a été un peu lent car si la France est légitime sur la formation dans les domaines du luxe, de l’hôtellerie restauration, de la gastronomie ou encore de la mode, c’est moins le cas en management où les anglo-saxons dominent le marché. Il a fallu construire la crédibilité de notre programme, le global MBA (Master of business administration) », poursuit Guillaume Finck.
« Finalement, à Dubaï, Al Tareeqah Management Studies a décidé de nous suivre, avec une franchise Ascencia Business School. Un des atouts majeurs de notre diplôme, reconnu par le RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles), c’est que celui-ci lui confère une reconnaissance dans une centaine de pays, et notamment le Canada et les États-Unis ».
L’évolution depuis 2018
« Au fur et à mesure, nous avons proposé un bachelor, puis des masters. Dès que nous avons eu suffisamment d’étudiants inscrits, nous avons ouvert des cursus spécifiquement dédiés au marché dubaïote : en data science et en IA (Intelligence artificielle).
La franchise a également évolué avec la construction d’un MBA (Master of business administration) en data science, qui ne serait applicable qu’à Dubaï. Pour trouver des intervenants experts, nous avons noué un accord avec la société de conseil, Clevered, qui fournit une partie du corps enseignant, pour la partie professionnelle ».
À Dubaï, le volet est divisé en deux volets :
« L’un dédié à la formation des dubaïotes par des écoles dubaïotes : accréditées AACSB (Association to Advance Collegiate Schools of Business), ces écoles de qualité sont souvent assez chères. l’autre, beaucoup plus large, destiné à l’éducation des étudiants issus des pays voisins, mais installés à Dubaï », détaille Guillaume Finck.
« Jusqu’à aujourd’hui, ce second marché était jusqu’alors dominé à 90 % par les acteurs anglo-saxons : le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Australie. Tous ces établissements ont pourtant la même faiblesse, leur prix ».
Il y avait alors une place à prendre car la formation française est plus abordable, mais nos diplômes sont reconnus au même titre que les leurs. Aujourd’hui, nous rivalisons en volume, mais pas en valeur avec les anglo-saxons ».